Sorti en 1969, "Spinning Wheel" est l'un
des titres phares du second album éponyme de Blood, Sweat & Tears,
marquant l'apogée du jazz-rock fusion. Avec son rythme entraînant, sa section
de cuivres puissante, et son solo de trompette immédiatement reconnaissable,
la chanson était une bombe.
Rédigées à la fin des années 60, en pleine ère psychédélique, les paroles de
"Spinning Wheel" n'offrent pas un sens
immédiatement "normal" ou terre-à-terre. Elles dégagent une atmosphère de
confusion, de cycle incessant, d'une roue qui tourne sans fin.
Le mystère s'éclaire légèrement quand on se penche sur l'auteur et interprète,
David Clayton-Thomas. On raconte qu'à l'époque, le chanteur était éperdument
amoureux de la grande Joni Mitchell, mais que ses sentiments n'étaient pas
partagés.
La chanson a été écrite alors qu'il traînait dans le quartier de Yorkville à
Toronto, véritable épicentre bohème de la musique rock. Dans ce bouillon de
culture et de créativité, il n'est pas difficile de supposer, comme beaucoup
l'ont fait, qu'il y ait eu un usage occasionnel de "substances" qui ont pu
colorer son écriture d'une teinte surréaliste.
Quoiqu'il en soit, cette chanson a propulsé le groupe vers la gloire. Ils
seront l'une des têtes d'affiche du mythique festival de Woodstock en 1969.
Chose étonnante, le groupe continue de se produire aujourd'hui, certes avec
des membres remaniés au fil des décennies.
Dans l'adaptation française, la confusion psychédélique de la roue qui tourne
est remplacée par une histoire bien plus terre-à-terre, ancrée dans le style
narratif cynique et légèrement désabusé qu'affectionne Eddy Mitchell. "Vieille Fille" n'a rien à voir avec l'originale lyriquement parlant.